« Moi je veux une poupée qui parle, des patins à roulettes, une machine pour faire des glaces en pâte à modeler, un coffret de bijoux, un food truck Playmobil, une peluche en forme de tigre, un déguisement.… » Nous sommes en pleine période de listes au Père Noël et on ne les arrête plus! Toutes les vitrines des magasins nous font de grands signes pour entrer, les rues sont illuminées, les sapins investissent les trottoirs et les petits Père Noël commencent à sortir de leurs boîtes. C’est une période magique pour les enfants qui ne dure qu’un mois ou deux et qu’ils attendent parfois depuis six mois. C’est le temps de l’insouciance, des rêves, des fantasmes. « Est-ce le Père Noël qui fabrique les cadeaux?« , « Passe-t-il dans toutes les familles?« , « Le Père Noël qu’on voit au supermarché est-il le même que celui qui vient dans notre cheminée?« , « Si on n’a pas de cheminée, comment fait le Père Noël pour entrer chez nous?« … Rêvons, rêvons, rêvons. Bien vite, la réalité les rattrapera, la magie retombera pour faire place à la vague de surconsommation qui nous envahit tout le mois de décembre et qui nous laisse à tous un goût amer.
Et pour que la magie de Noël soit pleine et entière, qu’elle se prolonge au moins jusqu’à l’âge de raison, rêvons avec eux. Mettons de côté les petites phrases sarcastiques comme « Et bien il n’est pas gâté cet enfant!« , « Houlala, il n’y en n’a pas un peu trop de cadeaux?« , « Encore!« , « Ha ça! Tu en as des jouets!« . Contrairement à ce que nous pourrions espérer, nos remarques envoyées comme des freins à la surconsommation, comme un message qui sous-entendrait combien il faut bien profiter d’être ainsi choyé parce qu’il y a des enfants, eux, qui n’ont rien d’autre qu’une orange, n’ont absolument aucune utilité ni le moindre impact au moment où l’enfant déchire à toute vitesse son paquet avant de passer à un autre, puis à un autre. C’est cela la joie de Noël. L’enfant a ouvert une à une les portes de son calendrier de Noël, il a patienté, espéré. Et on sait combien le temps est long pour eux quand ils demandent « c’est quand qu’on arrive? » après 15 minutes de voyage, imaginez 25 jours de portes, plus tout le mois de novembre depuis que la température est passée en dessous de 5 degrés et que ça sent l’hiver. Quand le grand jour arrive, c’est la folie! Il n’y a plus rien de raisonnable!
Si nous les avons élevés en leur transmettant la conscience et l’importance de regarder autour de soi, de savourer le confort que d’autres n’ont pas et d’imaginer des petites choses qui pourraient aider les autres au quotidien, nous faire produire moins de déchets et mieux respecter la planète, alors faisons leur confiance, ils retrouveront cette conscience dès le mois de Janvier. Ce n’est pas en leur disant que d’autres n’ont rien, que ceux qui n’ont rien auront davantage. Et ce n’est surtout pas en passant par la culpabilité que nous leur donnerons envie de partager.
Le 24 décembre, réjouissons-nous pleinement avec eux, admirons leurs yeux qui brillent, nourrissons-nous un peu de leur frénésie que nous avons perdue pour ouvrir à notre tour nos présents avec la même envie. Laissons-nous contaminer par la magie de Noël!