Mon enfant est insolent

IMG_0179« Voilà, tu as tout fait tomber, idiote, va!« , réprimande un père à sa fille de 8 ans.

« Idiot va! Je te rends la monnaie de ta pièce« , lui répond la jeune fille.

A première vue, cette scène attrapée au vol dans un train, illustre à merveille toute l’insolence qu’un enfant peut exprimer envers son parent. Elle déroge aux principales règles d’éducation :

  1. Tu ne répondras pas à un adulte
  2. Tu n’insulteras pas ton père ou ta mère

Oui mais ces deux règles sont-elles valables lorsque le parent lui-même insulte l’enfant, l’humilie en public (dans le train, et suffisamment fort pour que sa voisine de devant  – moi en l’occurence – l’entende, mais j’imagine aussi la voisine de droite, de derrière, etc.) l’empêchant toute possibilité de réparer éventuellement son erreur. Car les principes et les règles sont une chose, mais l’éducation est avant tout l’apprentissage de valeurs, celle de respect mutuel (enfant, adultes, animaux, objets…), de compétences psycho-sociales (réparer ses erreurs, nettoyer, ramasser, ranger, s’excuser…). Et pour que l’enfant acquiert ces compétences et ces valeurs, le parent est son modèle. Grâce à nos neurones miroirs dont nous sommes tous et toutes équipés, l’enfant va répéter ce que le parent fait. S’il hurle sur les voitures qui n’avancent pas, il apprend à son enfant que pour faire avancer les autres, il faut leur hurler dessus.

Pourquoi cette jeune fille a t-elle répondu à son père? Avait-elle le choix? Son père lui a t-il laissé l’opportunité de ramasser ce qu’elle avait fait tomber avant de la condamner à l’idiotie? Jane Nelsen, Docteur en Psychologie, auteur de la Discipline Positive, souligne que pour que l’enfant fasse mieux, il faut d’abord qu’il se sente mieux. Il ne s’agit pas de le féliciter d’avoir fait tomber des choses par-terre, mais de le guider pour qu’il répare et éventuellement s’excuse s’il avait été prévenu qu’il ne fallait surtout pas toucher à ces objets, s’il a désobéi, etc.

Quel est notre objectif en tant que parent quand nos enfant font des erreurs? Si c’est que cela ne se reproduise plus, l’humiliation et les insultes sont totalement inefficaces. Cela ne nourrira qu’un esprit de revanche (« je te rends la monnaie de ta pièce »), de retrait, de rébellion. On peut appeler cela de l’insolence, mais examinons d’abord le message que nous avons envoyé à notre enfant pour qu’il se conduise ainsi et les messages que nous envoyons aux autres et qu’il observe toute la journée. Nous sommes leurs modèles, dans un sens comme dans l’autre.

Julie Renauld Millet, thérapeute systémique, coach parental

 

 

Ateliers Parents « Pour aller plus loin »

IMG_0128Ateliers d’approfondissement de la Discipline Positive 

Les Jeudis 5 et 12 avril de 19H30 à 21H30

Vous avez déjà participé aux 7 sessions des Ateliers Parents, je vous propose une piqûre de rappel pour revoir les principes fondamentaux et surtout découvrir des outils supplémentaires.

En 2 séances de 2 heures, un peu de théorie et beaucoup de pratique, grâce à de nouvelles activités.

Venez seul, en couple, ou avec un(e) ami(e) qui a déjà suivi les Ateliers (avec moi ou un autre formateur).

Envoyez-moi vos questions ou difficultés particulières pour adapter autant que possible mon programme à vos attentes (julie.renauld.millet@gmail.com).

Ateliers parents « Pour aller plus loin », animés par Julie Renauld Millet, formatrice en Discipline Positive :

2 sessions de 2 heures

75 € / personne

120 € / couple

Pré-requis : avoir suivi les Ateliers Parents

Réservez votre place en envoyant un chèque d’acompte de 30€ à Julie Renauld Millet (adresse postale sur demande).

Papa où t’es?

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Maman cool et papa gronde, c’est fini! 

J’entends ça et là des mamans regretter de ne pas assister – en couple – aux ateliers que j’organise car : « mon mari n’a pas le temps« , « il dit que les enfants n’ont qu’à obéir« , « c’est aux adultes de décider« , « il y a un moment où il faut être ferme et c’est tout« .

On est d’accord! Nous aussi nous voudrions que ça roule, ça avance, qu’ils « obéissent et pis c’est tout« . D’ailleurs, dans les familles où les règles et le système fonctionnent, la question ne se pose pas. Celle-ci se pose lorsque les parents rencontrent trop de difficultés, lorsque les règles mises en place n’obtiennent pas – ou plus – les résultats escomptés. Lorsque les règles sont remplacées par les cris, les punitions, les fessées… et que nous ne sommes pas heureux de cela.

Et lorsque le quotidien devient usant, que le volume sonore est au plus haut et que le taux d’agacement, de colère et d’excitation franchit la ligne rouge, côté parents comme côté enfants. On se pose la question lorsque le lundi matin, l’arrivée au bureau est une libération!

Et là, ce n’est plus une question de papa ou de maman, de sévère ou pas sévère, de sévir ou ne pas sévir…

Elever des enfants n’est pas facile, je ne vous apprends rien, mais cela fait du bien de l’entendre. Des difficultés il y en a, il y en aura. Selon la personnalité de l’enfant, la nôtre, notre histoire, et tout son écosystème.

Mais il existe des solutions, des outils qui fonctionnent. Une manière d’appréhender les situations, de regarder son enfant et de mieux le comprendre. Et surtout d’être en ligne avec ses propres valeurs. Pas celles du voisin, du copain de forum ou de sa belle-soeur. Nos propres valeurs, les miennes et celles de ma moitié avec qui j’ai décidé de mettre au monde un ou plusieurs enfant(s).

  • La Discipline Positive ce n’est pas Maman bienveillante et Papa ferme (ni l’inverse)

C’est la fermeté et la bienveillance ensemble, saupoudré d’encouragements à mieux faire, à apprendre de ses erreurs, à ne pas rester sur un échec. Selon le Docteur en psychologie Jane Nelsen, le mot le plus important entre Bienveillance et Fermeté c’est le mot « et ».

Apprendre à être parent ou à (re)devenir le parent que nous souhaitons être, cela demande du temps et de l’envie, mais cela s’adresse autant aux papas qu’aux mamans. Les mamans n’ont parfois pas plus de temps matériel à consacrer à cet apprentissage que les papas, mais ce temps est un excellent investissement à long terme, et elles le savent.

Consacrer 7 soirées de 2 heures, soient 14 heures de formation, c’est un temps précieux pour construire une famille, une harmonie, des valeurs, à deux. C’est se mettre au diapason en vivant des expériences, en se mettant dans la peau de nos enfants pour les comprendre quand ils se roulent par terre, hurlent dès 6 heures du matin ou demandent encore une glace à la fin d’une journée au parc d’attractions.

  • Les ateliers permettent un cheminement ensemble

Nos entreprises nous offrent des séminaires, des formations, sur des sujets divers, parfois liés à notre développement personnel, mais qui nous apprend à élever nos enfants…? Les papas sont toujours plus concernés et investis, ceux qui viennent déjà aux ateliers ont une vraie attente et une soif de comprendre et d’avancer. C’est très encourageant et c’est tellement plus facile de parler le même langage

Julie Renauld Millet, Thérapeute systémique, Coach Parents Enfant

 

Les ateliers de rentrée ont démarré!

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Je suis ravie de démarrer l’année scolaire avec un nouveau groupe de parents qui vient d’embarquer pour 7 séances de 2 heures de formation à la Discipline Positive. Dans 14 heures, ils seront armés d’outils et de clefs pour mieux comprendre les comportements inappropriés de leurs chérubins et y répondre, avec bienveillance ET fermeté.

  • 4 papas et 8 mamans!

J’ai la joie d’accueillir 4 papas et 8 mamans hyper motivés. Dès la première soirée, les questions et réflexions sur l’évolution de notre société, nos codes culturels et éducatifs, notre système scolaire, le système alternatif… fusent! Nous allons avancer vite et loin ensemble, bousculer les idées reçues. Nous allons aussi nous amuser, en nous mettant dans la peau de nos enfants pour prendre conscience de ce qu’il ressentent et pensent.

Chacun est venu avec son bagage et ses automatismes et tous ont envie d’accompagner leurs enfants au mieux, de (re)trouver un peu d’harmonie dans leur famille, de sortir de systèmes parfois négatifs, épuisants ou trop sonores!

Comment me faire entendre sans crier? Comment se faire obéir ? Comment mettre fin aux provocations de mon fils sur sa soeur? Est-ce que mon enfant absorbe toutes mes émotions et comment l’en préserver? Il n’a pas encore 2 ans mais il est quand même terrible! Le couple doit-il être « DP » ensemble, coûte que coûte, et si ce n’est pas le cas, est-ce un problème…?

Toutes ces questions – et bien d’autres – trouveront leurs réponses, personnalisées, en fonction des parents que nous sommes, des enfants que nous avons et des valeurs que nous souhaitons leur transmettre. La Discipline Positive permet de développer l’empathie, la générosité, la bienveillance, l’écoute, l’autonomie, le respect de soi et des autres, le goût de l’effort, la confiance en soi… A nous de jouer!

Un beau programme en perspective!

Coup de pouce aux enseignants

Le ministre de l’Education a de grandes ambitions pour nos enfants, et nous aussi! Et si vous pensez qu’il est plus facile de les déclarer que de les réaliser, nous avons des outils pour vous y aider.

Dans son courrier d’été adressé aux enseignants, Jean-Michel Blanquer leur confie : « Vous exercez la mission la plus noble qui soit, celle qui consiste à élever chaque enfant au meilleur de lui-même, par-delà et à travers toutes les différences et même toutes les difficultés. (…) Notre ministère est d’abord et avant tout celui de l’idéal. Nous avons tous choisi nos missions parce que nous croyons aux vertus de l’éducation pour que chaque personne se réalise. (…) Notre engagement, notre ouverture, notre bonne volonté, notre exigence bienveillante ont valeur d’exemple pour les enfants et adolescents dont nous avons la responsabilité. Amener chaque élève au meilleur de lui-même, tel est le sens que nous donnons à l’excellence. »

La Discipline Positive, telle qu’elle est proposée dans les écoles en France, permet d’accompagner les équipes pédagogiques dans cette recherche d’excellence, d’exigence bienveillante et d’éducation grâce à des outils concrets et efficaces. L’un des outils est le Temps d’Echange en Classe :

  • Les Temps d’Echange en classe : l’enseignant réunit tous ses élèves autour d’un agenda (projet ou problématique rencontrée avec un ou plusieurs enfant(s)). Dans un 1er temps, les enfants assis en cercle, sont invités à remercier chacun de leurs camarades pour quelque chose qu’ils ont dit ou fait. Cela permet de mettre tout le monde dans une atmosphère positive et généreuse. Puis la problématique est exposée, exemple : « aujourd’hui nous faisons ce temps d’échanges pour aider Aimeric à se concentrer en classe ». Tous les enfants, grâce à un bâton de parole, propose une solution, chacun à leur tour, et toutes les solutions sont écrites au tableau, de la plus  loufoque à la plus réaliste. Ensuite, l’enseignant demande aux enfants, pour chacune des solutions, si elles sont respectueuses, aidantes et reliées au sujet. Puis, le groupe choisit la ou les solution(s) à tester. Il est ici essentiel de faire participer tout le monde, de ne rien imposer, de faire émerger le plus possible de créativité.
  • Le grand bénéfice du Temps d’échange en classe est de ne laisser personne sur le côté, de solliciter chacun des élèves, se sentant ainsi importants, respectés, valorisés. Quelle que soit la problématique, celle-ci implique bien souvent plusieurs enfants, de façon directe ou indirecte. Même si nous cherchons, ici, des solutions pour aider Aimeric, celles-ci aideront toute la classe. L’enfant se sentira entouré et chacun pourra reconnaître que s’il est en difficulté, la classe se mobilisera pour lui.
  • Nous leur inculquons des valeurs aussi importantes que la coopération, l’altruisme, la réflexion, etc.

Cet outil parmi d’autres peut être enseigné par les formateurs en Discipline Positive dans les écoles.

Les nombreux outils et activités proposés par la Discipline Positive répondent à des difficultés telles que les conflits dans la classe ou dans la cour, le harcèlement, les perturbateurs chroniques, les enfants en retrait, l’agitation répétitive, etc.

Il existe autant de missions d’accompagnements qu’il y a de problématiques ou de projets éducatifs. Nous sommes là pour vous écouter et vous proposer la solution la plus adaptée.

Pour en savoir plus et poser vos questions : julie.renauld.millet@gmail.com

Formatrice en Discipline Positive Parents et Personne ressource dans les écoles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ma place dans la fratrie

« Dans ma famille, je suis un ovni, je suis la rebelle, celle qui dérange et que personne ne comprend »

« Quelle place as-tu dans ta fratrie ? »

« Je suis la 3ème ».

CQFD

Jane Nelsen, docteur en psychologie de l’éducation, consacre tout un chapitre de son livre « La Discipline Positive », sur le rang dans la fratrie. Selon elle, appartenir à une même famille n’engendre pas forcément des caractéristiques communes entre les enfants, bien au contraire. Car « la plupart des enfants pense que la seule option qu’ils ont pour avoir un sentiment d’appartenance familiale est de se différencier au sein de la fratrie », principe adlérien fondamental, celui d’appartenir au groupe et d’y contribuer.

« Si l’un des enfants a investi un domaine avec succès, alors, pour survivre en continuant à être vus, les autres pensent qu’ils n’ont que quatre choix possibles :

  • Développer une compétence dans un domaine complètement différent
  • Entrer en compétition et faire mieux que les autres membres de la famille
  • Se rebeller ou se venger
  • Se désengager en étant convaincu de ne pas être à la hauteur ».

 

Or il existe bien plus de similitudes entre les enfants d’un même rang (les aînés, la cadets, les benjamins…) qu’entre les frères et sœurs d’une même famille.

On l’observe surtout chez les aînés et les benjamins, dont les traits de personnalité sont les plus prévisibles.

Les aînés pourront être qualifiés de responsables, leaders, autoritaires, perfectionnistes, etc.

Les benjamins entendront dire qu’ils sont choyés, qu’ils savent amadouer l’autre pour obtenir ce qu’ils veulent. Ils sont créatifs et s’amusent, il y a parfois plus d’espace et moins de pression pour eux. « Le risque : interpréter la vie comme injuste, à chaque fois que l’on ne s’occupe pas d’eux et qu’ils n’obtiennent pas ce qu’ils veulent », précise Jane Nelsen.

 Mais pourquoi est-il comme ça ?

Cette constatation nous permet de mieux comprendre les traits de caractère de nos enfants et de les aider à développer ce qu’ils ne se sentiraient pas capables de faire, à cause de leurs croyances et de leur perception, influencées par leur rang dans la fratrie.

Cela nous permet aussi de soulager les aînés à qui nous donnons toujours tant de responsabilités sous prétexte qu’ils sont les plus âgés. Ils n’ont rien demandé et ils doivent partager depuis tant d’années ! De responsabiliser les derniers-nés car ils n’auront pas toujours un grand frère pour leur tenir la main, eux aussi sont capables de faire par eux-mêmes et d’être grands… !

De comprendre pourquoi un 3è est si différent. Ce sont eux que l’on retrouve souvent dans les professions de psychologue, avocat, sophrologue… Ils sont souvent à l’écoute, empathiques, car ils ont passé du temps à observer pour se construire, à tenter de résoudre les problèmes causés plus haut. Ce sont eux qui remettent en question le système, qui soulèvent le tapis. Ils osent, ils ont un très fort besoin de justice. Ils peuvent être généreux puisqu’ils ont toujours partagé.

Privilégier la coopération plutôt que la compétition

Il existe des biais et de nombreuses exceptions, bien sûr. Les choses ne sont pas similaires dans une famille de 3 enfants et dans celle de 7 enfants. Lorsque la différence d’âge est supérieure à quatre ans, entre deux enfants, on considère alors qu’ils s’influencent moins les uns les autres. Le sexe également, peut faire que si l’aîné est un garçon, et que la seconde est une fille, cette dernière se sente l’aînée également.

L’atmosphère familiale peut avoir une influence sur ces caractéristiques. En privilégiant la coopération, plutôt que la compétition, la différence entre les enfants sera moindre.

Il est amusant de constater que nous pouvons être attirés par des pairs, ou au contraire, dans un couple, un petit dernier sera à la recherche d’un aîné pour combler son besoin de réassurance et de protection qu’il a toujours connu, et vice-versa.

Je connais une famille de quatre filles qui ont épousé, pour trois d’entre elles, des fils uniques. Avaient-elles envie de retrouver un peu d’unicité… ?

Il n’est pas question d’enfermer nos enfants dans des cases à caractéristiques communes, mais bien d’avoir des clefs supplémentaires pour mieux les comprendre et les aider à s’épanouir pleinement, en conscience.

Julie Renauld Millet

Coach systémique

Formatrice en Discipline Positive

 

 

 

Et moi, et moi, et moi…

Le sentiment de jalousie est bien souvent inévitable dans une fratrie. L’enfant unique est soudain déstabilisé à l’arrivée du second. L’attention que les parents portent à l’un peut être vécue comme retirée à l’autre. Or il existe des clefs pour éviter d’exacerber ce sentiment irrépressible et des pièges à éviter…

  • Ce n’est pas l’enfant qui a un problème c’est son interaction avec les membres de sa famille qui dysfonctionne

Les parents qui consultent un thérapeute ou se rendent aux ateliers de Discipline Positive, le font parfois pour un enfant, en particulier, avec lequel ils rencontrent des difficultés. Or dans l’approche systémique, nous partons du principe que le problème ne prend pas racine chez une personne, mais dans l’interaction de cette personne avec son entourage directement concerné. Et c’est sur cette interaction que nous allons travailler pour faire évoluer tout le système familial afin de résoudre le problème originel.

La psychologie adlérienne rejoint l’approche systémique en constatant que le changement d’un enfant entraîne les autres membres de sa famille. C’est une dynamique, tout le monde affecte tout le monde.

  • Les effets de la compétition dans la fratrie

Eva Dreikurs Ferguson, docteur en psychologie et spécialiste de la psychologie adlérienne, constate que la compétition existe dans de nombreuses familles, et qu’elle est souvent nourrie par les parents. « C’est souvent entre l’aîné et le second que cela se joue et dans 80 à 90% des cas, les conséquences sont négatives », précise-t-elle. « Lorsqu’il y a compétition, 1 enfant est considéré comme le bon, et l’autre le mauvais, c’est 100% prévisible ».

Et nous, parents, entretenons parfois cette compétition. Même quand il s’agit de les faire avancer au quotidien : « Le premier arrivé à la voiture a gagné ! », à utiliser avec parcimonie ! Les compliments donnés à un enfant engendrent également de la jalousie, à la différence des encouragements (Lire « Pourquoi l’encouragement est-il essentiel »).

  • L’enfant a besoin d’appartenir, de contribuer et d’être aimé

Or si on aide le « mauvais » enfant, au cours d’un atelier ou d’une thérapie, le « bon » n’aura pas envie que le mauvais change. Le bon fera tout pour que le mauvais soit encore plus mauvais car son objectif est l’homéostasie : la résistance au changement.

A nous, parents, d’aider les deux enfants simultanément en leur faisant comprendre qu’ils sont l’un comme l’autre « valued, belonged and loved ». Comme le rappelle le Docteur Haim Ginott, il ne s’agit pas d’aimer ses enfants de façon uniforme, mais plutôt de façon unique. Chaque enfant est aimé pour ce qu’il est.

Eva Dreikurs Ferguson constate que bien souvent, en aidant le « mauvais » enfant, celui-ci parviendra à changer, à se mettre au travail, à progresser, à s’assagir… et c’est le « bon » enfant, celui qui n’a jamais posé de problème, qui prendra alors la place vide, celle du cancre. Le « bon » devient le « mauvais » et vice-versa.

C’est pourquoi ce n’est pas l’un ou l’autre qu’il faut faire évoluer, mais bien toute la sphère familiale en se penchant sur les interactions entre chacun de ses membres.

(Lire aussi, « Ma place dans la fratrie »)

Julie Renauld Millet

Coach systémique, Formatrice en Discipline Positive

Conférence Présentation de la Discipline Positive à l’Ecole Saint Honoré d’Eylau, Paris 16. Le mardi 17 janvier 2017.

La Discipline Positive ou comment mettre l’encouragement au coeur de l’éducation

(synthèse – les expériences ne sont pas toutes détaillées car elles ont besoin d’être vécues plutôt que lues)

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  1. Introduction / Présentation 
  • Oui il faut de l’énergie et du temps, mais c’est un investissement à long terme et qui rapport gros!
  • Attention, je ne suis pas la mère parfaite qui distribue des recettes miracles. Je suis là pour partager avec vous une approche qui m’est utile.
  • L’erreur est une formidable opportunité d’apprentissage
  • Le but n’est surtout pas de vous faire culpabiliser en vous disant :

« Mon Dieu, c’est exactement ce que je dis toute la journée, quelle horreur, j’ai tout faux ! »

  • Si vous vous dites ça, bravo, bienvenue, vous avez mis 1 pied dans la prise de conscience, reste à mettre le 2è dans l’action
  • Les conférences de présentation – comme les ateliers – vous font participer, jouer le rôle de l’enfant. Ce n’est pas un cours magistral
  • Personne ne sera noté ! Nous restons tous dans le non-jugement

 

  1. Qu’est-ce que la Discipline Positive

Méthode d’éducation basée sur les travaux de 2 psychiatres autrichiens,

Alfred Adler (1870-1937) et Rudolph Dreikurs (1897-1972)

Dreikurs dit : « We cannot protect our children from life. Therefore, it is essential that we prepare them for it. ». On ne peut pas protéger nos enfants de la vie, il est donc essentiel de les y préparer.

  • 2 piliers : Fermeté et la bienveillance.
  • Outils pragmatiques / compétences nécessaires à la vie en société dans un esprit de respect mutuel
  • Applicable à la Maison, à l’Ecole, en Entreprise 

 

  1. Pourquoi la Discipline Positive ?
  • Fin d’un modèle vertical

L’autorité, ce n’est pas le pouvoir.

  • On peut faire acte d’autorité sans écraser.

Education, vient du latin « educare » = faire remonter (et non pas forcer ou faire rentrer/descendre)

Quand j’essaie de coucher mon fils le soir =  faire rentrer le crapaud dans la bouteille. Cercle vicieux. Nourrit l’excitation et l’énervement mutuels. Pour sortir de là : « ok, de quoi aurais-tu besoin pour t’endormir maintenant ? »

  • Expérience de la CHAISE :

1 volontaire = enfant de 4 ans (mesure 1 mètre)

Je suis le parent ou la maîtresse

Je monte sur chaise (60 cms de hauteur).  

« Regarde-moi quand je te parle ! »

Qu’avez-vous ressenti en tant qu’enfant ? Qu’avez-vous pensé ? qu’est-ce que ça vous a donné envie de faire ?

On refait l’exercice, l’enfant s’assoit pour être à 1 mètre, je m’accroupis pour me mettre à son niveau.

« Bonjour Jonathan, comment tu vas aujourd’hui ? »

Qu’avez-vous ressenti ? que décidez-vous de faire du reste de cette journée ?

Que s’est-il passé ?

 

Les enjeux parentaux en DP c’est :

  • Passer d’une posture verticale à horizontale

Connectez-vous avec votre enfant pour faire passer les messages !

  • Entraîner l’enfant dans la coopération
  • Garder le contrôle de la famille

Respecter = Respicere en latin = tourner la tête pour regarde

Expérience Menton/joue 

  • Nous sommes les Modèles de nos enfants / Neurones miroirs
  • « Ne CRIE PAAAAS »

Les enfants apprennent par l’observation.

 

  1. Les principes adlériens

Selon Alfred Adler :

  • L’être humain = être social
  • Ses besoins essentiels : appartenance et importance (trouver sa place dans le groupe – famille / classe et contribuer à son fonctionnement)
  • Tout comportement a une raison d’être
  • Le changement constructif est facilité par l’encouragement
  • Les enfants élaborent leurs croyances à partir de la perception de leurs expériences
  • La DP s’intéresse aux besoins qui se cachent derrière les comportements des enfants (cf iceberg)

 

 

  1. Jane Nelsen et Lynn Lott
  • Jane Nelsen est docteur en psychologie de l’éducation de l’université de San Francisco,
  • 7 enfants, 22 petits enfants, 5 arrières petits enfants.
  • Elle parcourt le monde, fait évoluer outils 
  • Lynn Lott, également mère de famille et psychologue,
  • Travaille depuis les années 70 sur les questions d’éducation de parents
  • Années 90 avec Jane Nelsen.

Les 5 critères de la DP selon Jane Nelsen sont :

  1. Appartenir et contribuer
  2. L’encouragement, la bienveillance et la fermeté
  3. L’efficacité à long terme (épanouissement futur)
  4. Enseigner les compétences sociales (respect, attention aux autres, résolution de problèmes, coopération, responsabilités)
  5. Inviter l’enfant à découvrir ce dont il est capable (autonomie, responsabilisation, estime de soi)

 

  1. L’encouragement (lire aussi Pourquoi l’encouragement est-il essentiel?)

« L’enfant fait mieux lorsqu’il se sent mieux »

« D’où nous vient cette idée folle qui consiste à penser que l’enfant doit d’abord se sentir mal (voire humilié) pour se conduire mieux ? », Jane Nelsen

 

Expérience Encouragements vs Compliments

–       2 volontaires = enfants.

 

Reçoivent une série de phrases.

Qu’avez-vous pensé ? Ressenti ? décidé ?

Vous public, qu’avez-vous ressenti ?

  • L’encouragement = insuffler du courage pour mettre en capacité / développer le sentiment d’efficacité personnelle.
  • Colonne vertébrale de l’enfant,
  • Motivation endogène et pas pour les bonnes notes

Etude Carole Dweck, Université de Stanford : donne des puzzles simples dans une classe de CM2 séparée en 2 groupes. le 1er groupe félicité pour son intelligence et le 1è est félicité pour son sens de l’effort. 2è round avec 1 séries de puzzles. La série 1, ce sont les mêmes puzzles. La série 2 sont des puzzles plus compliqués. 90% du groupe encouragé pour son sens de l’effort choisira la série 2, la plus difficile. La majorité du groupe complimenté pour son intelligence, choisira la série 1, les puzzles faciles.

Les talents et compétences

Expérience 2 listes (paper board)

–       (LISTE 1) : Comportements adoptés par nos enfants que nous trouvons difficiles (à la maison, à l’école…)

Quels sont les défis et les difficultés que nous rencontrons en tant que parents ou éducateurs ?

–       (LISTE 2) : Quels sont les talents et compétences de vie que vous souhaitez pour vos enfants ? lorsqu’il quittera votre foyer ?

La liste 2 est un GPS, c’est notre destination. C’est là qu’on veut aller.

On va se servir de la liste 1 pour modéliser les compétences de la liste 2

 

Expérience Dire et Questionnement

–       1 volontaire pour jouer l’enfant

–       10 volontaires pour jouer parent ou enseignant (en rang)

Jane Nelsen nous invite à décider de ce que nous allons faire,

Pas de ce nous allons faire faire à nos enfants.

Et leur dire ce que nous attendons d’eux.

Façon de dire les choses, directes, brèves, claires

 

  1. Le cerveau de l’enfant

C’est bien beau tout cela, mais moi, quand je rentre du travail, d’une journée épuisante et que je trébuche sur le cartable de mon fils en rentrant chez moi… j’explose !!!!!! Et c’est bien naturel !!

Le scientifique Daniel Siegel / métaphore fonctionnement du cerveau / décoder nos comportements (voir la vidéo YouTube Le modèle du Cerveau dans la main de Daniel Siegel, démonstration faite par Nadine Gaudin).

Plus capable de réguler nos émotions, de réagir de manière appropriée, etc.

Outil : Temps de pause

Qu’est-ce qui vous permet de retrouver vos esprits de vous apaiser ?

On va prendre une douche, on va boire un café….

Si on a pété les plombs, aucun problème, on a montré à notre enfant qu’on n’était pas parfait. On utilise l’outil de la réparation.

  • Impliquer

Temps passé devant l’ipad à définir ensemble : Cela devient SON engagement, et non une règle à suivre (ou à enfreindre en cachette…)

  1. Conclusion

 

Expérience du Pouce

Pour aller plus loin…

  • Ateliers animés par des formateurs de parents, comme moi, ou d’enseignants.

7 séances de 2 heures, le soir, à raison d’une séance par semaine.

(230 euros par personne et 380 euros par couple)

  • Cafés thématiques
  • Les lois naturelles de l’enfant, Céline Alvarez. Ma bible

 

Merci ! et bienvenue sur le chemin de la DP !

 

Pourquoi l’encouragement est-il essentiel?

Qu’est-ce que l’encouragement?

En Discipline Positive, nous distinguons « Compliment » et « Encouragement ». « L’encouragement est à l’enfant ce que l’eau est à la plante« , disait Alfred Adler (psychiatre autrichien).

Le compliment c’est « Bravo! », « Ton dessin est superbe! », « Je suis fier de toi », « Tu me fais vraiment plaisir en faisant cela », « On ira mangé une glace pour te récompenser de ton si beau travail » .

L’encouragement c’est « Bravo, tu peux être fier de toi », « Que penses-tu de cette chambre que tu viens de ranger? », « J’aime beaucoup les couleurs de ton dessin, et toi, qu’en penses-tu? »

Le compliment est un bonbon. Il peut être délicieux à recevoir, mais trop de bonbons n’est jamais bon. Il construit, dans la relation à l’enfant, une dépendance. L’enfant est en attente de sa récompense, de son bon point, de sa note… Il fait les choses pour l’autre et non pour lui-même.

L’encouragement suscite une motivation endogène que l’enfant apprend à aller chercher en lui. Il motive et développe la capacité de l’enfant à être efficace personnellement. Il répond à ses besoins vitaux d’appartenance et d’importance, selon Alfred Adler. Il est fondamental dans la construction de l’être humain et dans l’adulte qu’il deviendra. Un enfant qui n’a reçu que des compliments, toute sa vie dépendra du regard de l’autre et ne parviendra à s’en détacher qu’au prix d’un long travail sur lui. Attention, Jane Nelsen, docteur en psychologie de l’éducation à l’Université de San Francisco, ne bannit pas les compliments! Mais comme les bonbons, ils sont à distribuer avec parcimonie. Or les parents, en général, savent très bien faire des compliments. L’encouragement est beaucoup plus difficile à formuler. Mais c’est une gymnastique, ça s’apprend! Et pour l’avoir testé, en voyant mon fils de 4 ans gonfler le torse lorsqu’au lieu de lui dire « Waw ta chambre est super bien rangée », je lui ai dit « Waw, qu’est-ce que tu en penses…? », il a répondu très fièrement « impeccable!!! »

Dans l’enseignement classique, le système de notes contribue malheureusement à cette dépendance. L’élève travaille pour la note. Lorsque le contrôle est passé, que reste t-il des pages apprises par coeur?

Une étude réalisée par Carole Dweck, professeur en psychologie à l’Université de Stanford, souligne les effets préjudiciables des compliments. Elle a donné une série de puzzles – assez simples à réaliser – à des élèves de CM2. A la moitié d’entre eux, elle a loué l’intelligence « bravo, vous avez réussi grâce à votre intelligence ». A l’autre moitié, elle a loué leur sens de l’effort »bravo vous avez réussi grâce à vos efforts fournis pour l’exercice ». Lors d’un 2è round, elle propose 2 séries de puzzles aux deux groupes d’enfants. La première série est plus difficile qu’au 1er round, la 2è série est la même qu’au 1er round. Le groupe dont on a loué le sens de l’effort choisira à 90% la série 1, la plus difficile. Et la majorité des élèves du groupe dont on a loué l’intelligence, restera sur la série identique et facile du 1er round.

Les encouragement ne sont pas réservés au monde de l’enfance, bien au contraire. Comme souvent en Discipline Positive, nous pouvons transposer les outils dans le monde de l’entreprise (ou dans la sphère familiale, avec son conjoint, sa mère…). S’il n’est pas naturel de dire à un collaborateur « Tu peux être fier de toi », on peut, avant de formuler un encouragement ou un compliment, se poser les questions suivantes  :

  • Suis-je respectueux ou condescendant?
  • Est-ce que je me place de mon point de vue seulement ou du sien?
  • Ferais-je ce type de commentaire à un ami?

Entraînons-nous!