Enfants fatigants, parents fatigués…

Et réciproquement!

Retrouvons-nous pour échanger et découvrir une autre lecture de leurs comportements inappropriés et surtout des outils efficaces pour en sortir.

Jeudi 8 mars à 8H45 autour d’un café, je vous ferai découvrir une approche éducative pragmatique, inspirée des travaux des psychiatres autrichiens Alfred Adler et Rudolf Dreikurs. Basée sur la bienveillance, l’encouragement et la fermeté, pour enseigner à nos enfants l’empathie, la confiance, l’écoute, la responsabilité, l’autonomie, le respect de soi et des autres… Les compétences socio-émotionnelles indispensables à leur bon équilibre.

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Plus d’informations julie.renauld.millet@gmail.com

 

Comment sortir de la jalousie?

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Beaucoup de frères et soeurs sont jaloux les uns des autres. Une jalousie qui peut s’installer très tôt et durer jusqu’au partage de la succession chez le notaire!

La jalousie est une émotion et il est bien difficile pour les enfants de s’en défaire et pour les parents de la gérer.

Au sein d’une fratrie, la jalousie peut-être soufflée par les parents eux-mêmes qui, s’en inquiétant avant même qu’elle n’arrive, et à trop la prévenir, finissent par la provoquer ou en tout cas l’attiser.

La psychopraticienne Emmanuelle Piquet explique très bien le contre effet du cadeau que le bébé offre en naissant à son aîné ou que l’aîné a choisi (ou non) avec ses parents pour son petit frère ou sa petite soeur.  « Comme tout le monde est quasi persuadé qu’il va y avoir jalousie, on crée ou on amplifie quelque chose qui n’était pas si intense que ça. Le risque du cadeau c’est que l’enfant se dise que ça (l’arrivée du bébé) va vraiment être l’enfer« . C’est ce que nous appelons une prophétie auto réalisatrice, comme évoqué dans d’autres articles. Nous provoquons ce que nous souhaitons éviter.

Sans l’anticiper, nous pouvons l’accompagner, l’accueillir et aider notre enfant à la réguler. Ne surtout pas l’éviter, la fuir ou par tous les moyens tenter de la repousser. Quand la jalousie se manifeste c’est aux parents de l’accueillir tout en rappelant les limites et le cadre : pas de violence verbale ou physique, pas de dénigrement, etc. Et la rediriger vers quelque chose de constructif.

C’est en impliquant l’enfant jaloux, en lui demandant de coopérer, en comblant son besoin d’appartenance à la famille et de contribution, en lui donnant son rôle d’aîné dans tout ce qu’il a de valorisant, qu’il pourra s’apaiser et se tourner vers son petit frère ou sa petite soeur, dans le cas où c’est l’aîné qui est jaloux.

C’est en étant pleinement sécurisé que l’enfant jaloux pourra sortir de sa coquille, de sa volonté de faire mieux, plus, ou autant et de s’ouvrir à l’autre.

Le psychiatre autrichien Alfred Adler (1870-1937), étaye ce phénomène par l’exemple :

« Nous avons là de nouveau le problème que nous connaissons bien, celui d’un garçon plus âgé et d’une sœur plus jeune. Nous savons qu’en soi le garçon est dans une situation désagréable (…). Nous savons que le deuxième enfant est toujours comme en compétition et qu’il s’efforce constamment de dépasser le premier ».

Ce qui engendrera le découragement chez l’aîné voyant sa sœur puinée gonflée d’énergie pour le dépasser et lui, perdre espoir de plus en plus.

Bon nombre de parents participent aux Ateliers Parents que j’organise pour leurs aînés découragés – et décourageants (neurones miroirs !) et ce sont eux que je retrouve souvent en consultation. La famille étant un système, Eva Dreikurs Ferguson – fille de Rudolf Dreikurs (psychiatre autrichien, élève d’Alfred Adler) – constate dans son cabinet de thérapeute que bientôt la difficulté basculera, et c’est le puiné qui posera des problèmes dès lors que l’aîné aura regagné en confiance et aura assouvi ses besoins d’appartenance et d’importance.

L’aîné a besoin de retrouver une place, le puiné s’en étant forgée une de fait pour rattraper l’autre, et le déséquilibre peut vite basculer en difficulté si les parents ne remettent pas le sentiment social (la collaboration) au centre du système familial. « En voulant protéger les plus petits, on les fragilise« , ajoute Emmanuelle Piquet. « Selon nos échantillons, parmi les enfants harcelés, 60% sont des aînés. L’aîné pense que tout le monde va l’aimer comme papa et maman. Le cadet – voire le benjamin – lui, il s’est pris des taloches de ses frères et soeurs et donc il y va. Les aînés quant à eux, ne sont pas très musclés relationnellement« .

Le rôle de parents est de ne pas nier la jalousie, de ne pas trop intervenir, et de les laisser se bagarrer loin de nous. Sans public, ils auront peut-être moins de levier. Le système familial n’est pas linéaire, c’est cela qui en fait la richesse. Et cela demande beaucoup d’investissement de la part des parents pour continuellement accompagner ses mouvements de balanciers.

Lors d’une promenade en famille, Gaspard (5 ans) s’engage dans une course à vélo avec sa petite sœur de 3 ans. Ils arrivent à égalité.

  • « Pourquoi n’as-tu pas pédalé plus vite ? » demande sa mère à Gaspard, le pensant découragé.
  • « Viens maman, je vais te dire un secret, lui répond Gaspard. Pour laisser Louise gagner, parce que c’est toujours moi qui gagne ».

La mère, émue, se dit que la contribution, l’empathie, la solidarité, avaient pris le pas sur la compétition. Et dans cette fratrie où la jalousie régnait au quotidien, c’était une très, très grande victoire.

Julie Renauld Millet, thérapeute systémique, Coach Parents Enfants. Formatrice en Discipline Positive

Implique-moi, je me révèle

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Gaspard (5 ans) se retrouve un jour dans le bureau de la directrice d’une nouvelle école qu’il visite avec ses parents pour sa rentrée prochaine. La directrice lui a demandé d’apporter ses cahiers d’activités, que Gaspard commence par montrer fièrement à ses parents dans la salle d’attente, avant l’heure du rendez-vous.

La directrice ouvre sa porte et demande à Gaspard de s’installer seul à une grande table pour faire un puzzle pendant qu’elle parlera à ses parents, autour d’une table attenante.

  • Je n’aime pas les puzzles », grogne Gaspard d’une mine renfrognée.
  • Je comprends mais on ne fait pas toujours ce qu’on veut dans la vie, donc tu vas faire ce puzzle parce que je dois parler à tes parents », lui répond la directrice.

Gaspard ne fera pas le puzzle. Il restera assis devant sa table de longues minutes, face aux puzzles – qu’il aime faire par ailleurs, sa mère le sait et ne peut s’empêcher de le lui rappeler au cas où il serait victime d’une amnésie aussi passagère que brutale.

Mais elle sait aussi, depuis la première seconde, que si Gaspard ne coopère pas c’est qu’il est exclu du cercle. Ses parents se sont assis en face de la directrice, à son bureau, tournant le dos à Gaspard.

Après de longs échanges entre les parents et la directrice, et quelques vaines tentatives de la part de sa mère et de la directrice de lui faire faire le puzzle, il viendra rejoindre sa mère sur ses genoux pour enfin montrer à la directrice ses cahiers et lui commenter chacun de ses exercices.

Une fois l’entretien terminé, Gaspard dira à ses parents :

« Elle est méchante cette dame ». Et sa mère prendra le temps de se connecter avec lui pour reconnaître sa souffrance, après la lui avoir fait verbaliser.

Gaspard n’aura aucun mal à dire que s’il n’a pas fait le puzzle, c’est qu’il était tout seul à cette table. Sa maman lui aura expliqué que la directrice n’était pas méchante mais qu’elle comprenait sa réaction. Et sans doute que si Gaspard avait eu une troisième chaise autour du bureau de la directrice, il aurait fait des puzzles et, rassuré, aurait pu attendre son tour.

Le besoin d’Appartenance cher à Alfred Adler (1870 – 1937), dont les principes ont construit la Discipline Positive est la colonne vertébrale de l’enfant. Il en a besoin, autant que de contribuer, sans cela, il développera des comportement inappropriés (comme celui de refuser ce qu’on lui demande) et sera découragé. Là encore, il s’agissait de l’inclure et d’installer une chaise, des gestes simples qui peuvent nous apparaître évidents s’il l’on prend le temps de se mettre à la place de l’enfant. C’est ce que nous faisons lors de nos Ateliers Parents/Enseignants pour amener l’adulte à ressentir par lui-même ce qui va encourager ou décourager l’enfant.

Julie Renauld Millet, thérapeute systémique, Coach Parents Enfants

Eviter de faire pour l’enfant ce qu’il est capable de faire seul

Scène de la vie quotidienne d’une famille au petit-déjeuner :

« Gaspard, peux-tu me passer le miel, s’il te plaît ? » demande la mère à Gaspard.

Le père passe le miel à la mère, à la place de Gaspard (5 ans).

Gaspard se met à pleurer.

Le père, croyant bien faire, reste interloqué par une telle réaction qu’il pense disproportionnée.

Que s’est-il passé pour que Gaspard se mette à pleurer pour un simple pot de miel? Alfred Adler, psychiatre autrichien (1870-1937) dont les principes ont construit la Discipline Positive, explique que l’enfant naît avec deux besoins fondamentaux sur lesquels il cherche à se construire toute sa vie : appartenir et contribuer. Si le père passe le miel à la place de l’enfant, alors l’enfant ne peut pas assouvir ce besoin de contribuer et donc de se sentir appartenir à cette famille qui n’aurait pas besoin de lui, il est alors totalement découragé et il l’exprime comme il le peut à cet âge : des cris, des pleurs.

Par ces simples gestes de la vie quotidienne, l’enfant peut être encouragé ou… découragé. Dès lors que le parent en a conscience, il a la possibilité de nourrir ces deux besoins qui sont parfois très accessibles. En le laissant donner le pot de miel lui-même comme sa maman le lui a demandé, le parent nourrit non seulement son besoin de contribuer et d’appartenir mais il lui montre également qu’il en est capable. En donnant le pot de miel à sa place, le message peut être interprété par l’enfant comme « tu n’es pas capable, laisse, je vais le faire ». C’est anodin mais tellement constructif pour l’enfant!

Julie Renauld Millet, thérapeute systémique et coach Parents Enfants

 

 

Est-ce qu’on peut prendre 5 minutes pour parler de la chaise musicale…?

C’est en me replongeant dans les délices des goûters d’anniversaire de mon enfance, pour organiser les 5 ans de mon fils, que me sont venus les différents jeux auxquels nous nous prêtions.

J’ai commencé à écrire dans ma liste « chaise musicale » quand soudain, les règles du jeu me sont revenues. Soient :

  • Le principe : ne pas mettre à disposition autant de chaises qu’il y a d’enfants
  • L’objectif : exclure un à un les enfants qui n’ont pas de chaise
  • Le gagnant emporte la partie quand il trône seul sur la dernière chaise face à tous les perdants exclus

Ce que cela m’évoque : est-il vraiment nécessaire de le développer…?

L’exclusion, l’humiliation de se retrouver les fesses entre deux chaises mais d’avoir les plus petites et donc de céder la place au plus fort. Prendre la place de son voisin, prendre la place de l’autre coûte que coûte pour éviter l’exclusion, la solitude

Et je repense à Alfred Adler, psychiatre autrichien contemporain de Freud, qui avait dû jouer lui aussi à la chaise musicale et qui, depuis, n’a eu de cesse de prêcher que l’être humain a 2 besoins fondamentaux pour se développer : appartenir et contribuer.

Bref, vive le chamboule-tout, la piñata et autre colin maillard. La chaise musicale ne nous manquera pas!

 

 

Les ateliers de rentrée ont démarré!

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Je suis ravie de démarrer l’année scolaire avec un nouveau groupe de parents qui vient d’embarquer pour 7 séances de 2 heures de formation à la Discipline Positive. Dans 14 heures, ils seront armés d’outils et de clefs pour mieux comprendre les comportements inappropriés de leurs chérubins et y répondre, avec bienveillance ET fermeté.

  • 4 papas et 8 mamans!

J’ai la joie d’accueillir 4 papas et 8 mamans hyper motivés. Dès la première soirée, les questions et réflexions sur l’évolution de notre société, nos codes culturels et éducatifs, notre système scolaire, le système alternatif… fusent! Nous allons avancer vite et loin ensemble, bousculer les idées reçues. Nous allons aussi nous amuser, en nous mettant dans la peau de nos enfants pour prendre conscience de ce qu’il ressentent et pensent.

Chacun est venu avec son bagage et ses automatismes et tous ont envie d’accompagner leurs enfants au mieux, de (re)trouver un peu d’harmonie dans leur famille, de sortir de systèmes parfois négatifs, épuisants ou trop sonores!

Comment me faire entendre sans crier? Comment se faire obéir ? Comment mettre fin aux provocations de mon fils sur sa soeur? Est-ce que mon enfant absorbe toutes mes émotions et comment l’en préserver? Il n’a pas encore 2 ans mais il est quand même terrible! Le couple doit-il être « DP » ensemble, coûte que coûte, et si ce n’est pas le cas, est-ce un problème…?

Toutes ces questions – et bien d’autres – trouveront leurs réponses, personnalisées, en fonction des parents que nous sommes, des enfants que nous avons et des valeurs que nous souhaitons leur transmettre. La Discipline Positive permet de développer l’empathie, la générosité, la bienveillance, l’écoute, l’autonomie, le respect de soi et des autres, le goût de l’effort, la confiance en soi… A nous de jouer!

Un beau programme en perspective!

Ma place dans la fratrie

« Dans ma famille, je suis un ovni, je suis la rebelle, celle qui dérange et que personne ne comprend »

« Quelle place as-tu dans ta fratrie ? »

« Je suis la 3ème ».

CQFD

Jane Nelsen, docteur en psychologie de l’éducation, consacre tout un chapitre de son livre « La Discipline Positive », sur le rang dans la fratrie. Selon elle, appartenir à une même famille n’engendre pas forcément des caractéristiques communes entre les enfants, bien au contraire. Car « la plupart des enfants pense que la seule option qu’ils ont pour avoir un sentiment d’appartenance familiale est de se différencier au sein de la fratrie », principe adlérien fondamental, celui d’appartenir au groupe et d’y contribuer.

« Si l’un des enfants a investi un domaine avec succès, alors, pour survivre en continuant à être vus, les autres pensent qu’ils n’ont que quatre choix possibles :

  • Développer une compétence dans un domaine complètement différent
  • Entrer en compétition et faire mieux que les autres membres de la famille
  • Se rebeller ou se venger
  • Se désengager en étant convaincu de ne pas être à la hauteur ».

 

Or il existe bien plus de similitudes entre les enfants d’un même rang (les aînés, la cadets, les benjamins…) qu’entre les frères et sœurs d’une même famille.

On l’observe surtout chez les aînés et les benjamins, dont les traits de personnalité sont les plus prévisibles.

Les aînés pourront être qualifiés de responsables, leaders, autoritaires, perfectionnistes, etc.

Les benjamins entendront dire qu’ils sont choyés, qu’ils savent amadouer l’autre pour obtenir ce qu’ils veulent. Ils sont créatifs et s’amusent, il y a parfois plus d’espace et moins de pression pour eux. « Le risque : interpréter la vie comme injuste, à chaque fois que l’on ne s’occupe pas d’eux et qu’ils n’obtiennent pas ce qu’ils veulent », précise Jane Nelsen.

 Mais pourquoi est-il comme ça ?

Cette constatation nous permet de mieux comprendre les traits de caractère de nos enfants et de les aider à développer ce qu’ils ne se sentiraient pas capables de faire, à cause de leurs croyances et de leur perception, influencées par leur rang dans la fratrie.

Cela nous permet aussi de soulager les aînés à qui nous donnons toujours tant de responsabilités sous prétexte qu’ils sont les plus âgés. Ils n’ont rien demandé et ils doivent partager depuis tant d’années ! De responsabiliser les derniers-nés car ils n’auront pas toujours un grand frère pour leur tenir la main, eux aussi sont capables de faire par eux-mêmes et d’être grands… !

De comprendre pourquoi un 3è est si différent. Ce sont eux que l’on retrouve souvent dans les professions de psychologue, avocat, sophrologue… Ils sont souvent à l’écoute, empathiques, car ils ont passé du temps à observer pour se construire, à tenter de résoudre les problèmes causés plus haut. Ce sont eux qui remettent en question le système, qui soulèvent le tapis. Ils osent, ils ont un très fort besoin de justice. Ils peuvent être généreux puisqu’ils ont toujours partagé.

Privilégier la coopération plutôt que la compétition

Il existe des biais et de nombreuses exceptions, bien sûr. Les choses ne sont pas similaires dans une famille de 3 enfants et dans celle de 7 enfants. Lorsque la différence d’âge est supérieure à quatre ans, entre deux enfants, on considère alors qu’ils s’influencent moins les uns les autres. Le sexe également, peut faire que si l’aîné est un garçon, et que la seconde est une fille, cette dernière se sente l’aînée également.

L’atmosphère familiale peut avoir une influence sur ces caractéristiques. En privilégiant la coopération, plutôt que la compétition, la différence entre les enfants sera moindre.

Il est amusant de constater que nous pouvons être attirés par des pairs, ou au contraire, dans un couple, un petit dernier sera à la recherche d’un aîné pour combler son besoin de réassurance et de protection qu’il a toujours connu, et vice-versa.

Je connais une famille de quatre filles qui ont épousé, pour trois d’entre elles, des fils uniques. Avaient-elles envie de retrouver un peu d’unicité… ?

Il n’est pas question d’enfermer nos enfants dans des cases à caractéristiques communes, mais bien d’avoir des clefs supplémentaires pour mieux les comprendre et les aider à s’épanouir pleinement, en conscience.

Julie Renauld Millet

Coach systémique

Formatrice en Discipline Positive

 

 

 

Et moi, et moi, et moi…

Le sentiment de jalousie est bien souvent inévitable dans une fratrie. L’enfant unique est soudain déstabilisé à l’arrivée du second. L’attention que les parents portent à l’un peut être vécue comme retirée à l’autre. Or il existe des clefs pour éviter d’exacerber ce sentiment irrépressible et des pièges à éviter…

  • Ce n’est pas l’enfant qui a un problème c’est son interaction avec les membres de sa famille qui dysfonctionne

Les parents qui consultent un thérapeute ou se rendent aux ateliers de Discipline Positive, le font parfois pour un enfant, en particulier, avec lequel ils rencontrent des difficultés. Or dans l’approche systémique, nous partons du principe que le problème ne prend pas racine chez une personne, mais dans l’interaction de cette personne avec son entourage directement concerné. Et c’est sur cette interaction que nous allons travailler pour faire évoluer tout le système familial afin de résoudre le problème originel.

La psychologie adlérienne rejoint l’approche systémique en constatant que le changement d’un enfant entraîne les autres membres de sa famille. C’est une dynamique, tout le monde affecte tout le monde.

  • Les effets de la compétition dans la fratrie

Eva Dreikurs Ferguson, docteur en psychologie et spécialiste de la psychologie adlérienne, constate que la compétition existe dans de nombreuses familles, et qu’elle est souvent nourrie par les parents. « C’est souvent entre l’aîné et le second que cela se joue et dans 80 à 90% des cas, les conséquences sont négatives », précise-t-elle. « Lorsqu’il y a compétition, 1 enfant est considéré comme le bon, et l’autre le mauvais, c’est 100% prévisible ».

Et nous, parents, entretenons parfois cette compétition. Même quand il s’agit de les faire avancer au quotidien : « Le premier arrivé à la voiture a gagné ! », à utiliser avec parcimonie ! Les compliments donnés à un enfant engendrent également de la jalousie, à la différence des encouragements (Lire « Pourquoi l’encouragement est-il essentiel »).

  • L’enfant a besoin d’appartenir, de contribuer et d’être aimé

Or si on aide le « mauvais » enfant, au cours d’un atelier ou d’une thérapie, le « bon » n’aura pas envie que le mauvais change. Le bon fera tout pour que le mauvais soit encore plus mauvais car son objectif est l’homéostasie : la résistance au changement.

A nous, parents, d’aider les deux enfants simultanément en leur faisant comprendre qu’ils sont l’un comme l’autre « valued, belonged and loved ». Comme le rappelle le Docteur Haim Ginott, il ne s’agit pas d’aimer ses enfants de façon uniforme, mais plutôt de façon unique. Chaque enfant est aimé pour ce qu’il est.

Eva Dreikurs Ferguson constate que bien souvent, en aidant le « mauvais » enfant, celui-ci parviendra à changer, à se mettre au travail, à progresser, à s’assagir… et c’est le « bon » enfant, celui qui n’a jamais posé de problème, qui prendra alors la place vide, celle du cancre. Le « bon » devient le « mauvais » et vice-versa.

C’est pourquoi ce n’est pas l’un ou l’autre qu’il faut faire évoluer, mais bien toute la sphère familiale en se penchant sur les interactions entre chacun de ses membres.

(Lire aussi, « Ma place dans la fratrie »)

Julie Renauld Millet

Coach systémique, Formatrice en Discipline Positive

Comment se construit un enfant ?

Le Docteur Eva Dreikurs Ferguson, fille de Rudolf Dreikurs qui a développé les travaux d’Alfred Adler, initiateur de la psychologie individuelle et tous deux psychiatres autrichiens du début du XXème, explique le concept de logique interne que nous nous façonnons dès la naissance.

Entre 0 et 6 ans, l’enfant absorbe chacune des informations transmises entre ses deux parents et plus généralement au sein de sa fratrie. La façon dont la mère parle au père, et réciproquement, les types de communication, les systèmes de pensées, d’actions, de réactions. L’enfant ne perd pas une miette des milliers de détails qui foisonnent au-dessus de sa tête au quotidien.

« Si la mère reproche au père, en criant, avec colère, d’avoir encore oublié les œufs au marché. L’enfant apprendra que dans la vie, nous pouvons obtenir les choses en criant et en étant en colère. Mais si le père répond qu’elle n’avait qu’à y aller elle-même. L’enfant apprendra que les cris et la colère ne suffisent parfois pas », explique Eva Dreikurs.

« On peut aussi choisir d’apprendre à l’enfant qu’il est possible de se parler poliment et de demander les choses sans se fâcher. Que l’on peut écouter l’autre, ses besoins et même entendre ce que l’autre a à dire. Ceci entre parents, mais savoir écouter aussi les enfants. Leur demander leur avis est encore trop rare, pourtant l’effet est tout à fait bénéfique ».

A 6 ans, l’enfant connaît tout de la communication entre ses parents. Et il découvre ainsi comment trouver de l’importance, ce qui est important ou non dans la vie (si on fait grand cas d’une boîte d’œufs oubliée ou non), quels types de comportements engendrent un succès ou un échec. Il découvre également, à travers ses informations, si la vie est dangereuse, imprévisible, etc.

Avant même son entrée à l’école, l’enfant détient une vision de la vie et il est persuadé que c’est la réalité.

C’est ainsi que l’enfant construit sa logique interne. S’il a observé que sa mère, ou son père, était sans cesse victime (des erreurs des autres, de la société, de son réveil en panne, de son patron désagréable…), il grandira en pensant que tout le monde est une victime, lui le premier. Et cela lui prendra beaucoup de temps (et de travail) pour réaliser qu’il peut ne pas être une victime.

« La logique privée est la clef pour interagir avec les siens. Elle prend racine dans nos interactions familiales. Nous avons chacun notre propre logique privée et pensons, chacun, que le monde est ainsi fait. »

Nos logiques privées nous amènent bien souvent à faire des suppositions, nous en faisons tout le temps (pour ceux qui les connaissent, c’est le 3è accord toltèque). Nous interprétons les messages de l’autre.

Eva Dreikurs raconte :

« Un psychiatre demande à une petite fille :

  • Qu’est-ce que tu veux faire plus tard ?

La petite fille répond :

  • Je veux être docteur
  • Ha, tu aimes aider les autres alors !
  • Non, je veux les découper !!

Ici le psychiatre possède une logique privée bien différente de celle de la petite fille qui n’est pas dans une logique d’aide, mais plutôt de super-pouvoir sur l’autre. »

« Les logiques privées peuvent évoluer. Les principes adlériens modifient le regard de l’enfant sur le monde. Selon Alfred Adler – psychiatre autrichien contemporain de Freud –  il ne s’agit pas d’apprendre à l’enfant à s’asseoir correctement ou à sourire plus souvent. Il s’agit de l’aider à changer sa logique interne si elle n’est pas adaptée au monde réel. La théorie adlérienne n’a donc pas pour objectif de rendre les gens plus heureux, mais de faire en sorte qu’ils fonctionnent mieux ensemble. Et s’ils fonctionnent mieux ensemble, alors leurs émotions seront positives », poursuit-elle.

Notre travail de formateur en discipline positive, ou mon travail de coach parental, est de comprendre les logiques internes de chacun (parents et enfants), de les mettre en harmonie et de faire en sorte qu’elles soient adaptées à la réalité, pour que la famille, dans son ensemble, fonctionne mieux.

Julie Renauld Millet, coach systémique

Formatrice en Discpline Positive

Conférence Présentation de la Discipline Positive à l’Ecole Saint Honoré d’Eylau, Paris 16. Le mardi 17 janvier 2017.

La Discipline Positive ou comment mettre l’encouragement au coeur de l’éducation

(synthèse – les expériences ne sont pas toutes détaillées car elles ont besoin d’être vécues plutôt que lues)

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  1. Introduction / Présentation 
  • Oui il faut de l’énergie et du temps, mais c’est un investissement à long terme et qui rapport gros!
  • Attention, je ne suis pas la mère parfaite qui distribue des recettes miracles. Je suis là pour partager avec vous une approche qui m’est utile.
  • L’erreur est une formidable opportunité d’apprentissage
  • Le but n’est surtout pas de vous faire culpabiliser en vous disant :

« Mon Dieu, c’est exactement ce que je dis toute la journée, quelle horreur, j’ai tout faux ! »

  • Si vous vous dites ça, bravo, bienvenue, vous avez mis 1 pied dans la prise de conscience, reste à mettre le 2è dans l’action
  • Les conférences de présentation – comme les ateliers – vous font participer, jouer le rôle de l’enfant. Ce n’est pas un cours magistral
  • Personne ne sera noté ! Nous restons tous dans le non-jugement

 

  1. Qu’est-ce que la Discipline Positive

Méthode d’éducation basée sur les travaux de 2 psychiatres autrichiens,

Alfred Adler (1870-1937) et Rudolph Dreikurs (1897-1972)

Dreikurs dit : « We cannot protect our children from life. Therefore, it is essential that we prepare them for it. ». On ne peut pas protéger nos enfants de la vie, il est donc essentiel de les y préparer.

  • 2 piliers : Fermeté et la bienveillance.
  • Outils pragmatiques / compétences nécessaires à la vie en société dans un esprit de respect mutuel
  • Applicable à la Maison, à l’Ecole, en Entreprise 

 

  1. Pourquoi la Discipline Positive ?
  • Fin d’un modèle vertical

L’autorité, ce n’est pas le pouvoir.

  • On peut faire acte d’autorité sans écraser.

Education, vient du latin « educare » = faire remonter (et non pas forcer ou faire rentrer/descendre)

Quand j’essaie de coucher mon fils le soir =  faire rentrer le crapaud dans la bouteille. Cercle vicieux. Nourrit l’excitation et l’énervement mutuels. Pour sortir de là : « ok, de quoi aurais-tu besoin pour t’endormir maintenant ? »

  • Expérience de la CHAISE :

1 volontaire = enfant de 4 ans (mesure 1 mètre)

Je suis le parent ou la maîtresse

Je monte sur chaise (60 cms de hauteur).  

« Regarde-moi quand je te parle ! »

Qu’avez-vous ressenti en tant qu’enfant ? Qu’avez-vous pensé ? qu’est-ce que ça vous a donné envie de faire ?

On refait l’exercice, l’enfant s’assoit pour être à 1 mètre, je m’accroupis pour me mettre à son niveau.

« Bonjour Jonathan, comment tu vas aujourd’hui ? »

Qu’avez-vous ressenti ? que décidez-vous de faire du reste de cette journée ?

Que s’est-il passé ?

 

Les enjeux parentaux en DP c’est :

  • Passer d’une posture verticale à horizontale

Connectez-vous avec votre enfant pour faire passer les messages !

  • Entraîner l’enfant dans la coopération
  • Garder le contrôle de la famille

Respecter = Respicere en latin = tourner la tête pour regarde

Expérience Menton/joue 

  • Nous sommes les Modèles de nos enfants / Neurones miroirs
  • « Ne CRIE PAAAAS »

Les enfants apprennent par l’observation.

 

  1. Les principes adlériens

Selon Alfred Adler :

  • L’être humain = être social
  • Ses besoins essentiels : appartenance et importance (trouver sa place dans le groupe – famille / classe et contribuer à son fonctionnement)
  • Tout comportement a une raison d’être
  • Le changement constructif est facilité par l’encouragement
  • Les enfants élaborent leurs croyances à partir de la perception de leurs expériences
  • La DP s’intéresse aux besoins qui se cachent derrière les comportements des enfants (cf iceberg)

 

 

  1. Jane Nelsen et Lynn Lott
  • Jane Nelsen est docteur en psychologie de l’éducation de l’université de San Francisco,
  • 7 enfants, 22 petits enfants, 5 arrières petits enfants.
  • Elle parcourt le monde, fait évoluer outils 
  • Lynn Lott, également mère de famille et psychologue,
  • Travaille depuis les années 70 sur les questions d’éducation de parents
  • Années 90 avec Jane Nelsen.

Les 5 critères de la DP selon Jane Nelsen sont :

  1. Appartenir et contribuer
  2. L’encouragement, la bienveillance et la fermeté
  3. L’efficacité à long terme (épanouissement futur)
  4. Enseigner les compétences sociales (respect, attention aux autres, résolution de problèmes, coopération, responsabilités)
  5. Inviter l’enfant à découvrir ce dont il est capable (autonomie, responsabilisation, estime de soi)

 

  1. L’encouragement (lire aussi Pourquoi l’encouragement est-il essentiel?)

« L’enfant fait mieux lorsqu’il se sent mieux »

« D’où nous vient cette idée folle qui consiste à penser que l’enfant doit d’abord se sentir mal (voire humilié) pour se conduire mieux ? », Jane Nelsen

 

Expérience Encouragements vs Compliments

–       2 volontaires = enfants.

 

Reçoivent une série de phrases.

Qu’avez-vous pensé ? Ressenti ? décidé ?

Vous public, qu’avez-vous ressenti ?

  • L’encouragement = insuffler du courage pour mettre en capacité / développer le sentiment d’efficacité personnelle.
  • Colonne vertébrale de l’enfant,
  • Motivation endogène et pas pour les bonnes notes

Etude Carole Dweck, Université de Stanford : donne des puzzles simples dans une classe de CM2 séparée en 2 groupes. le 1er groupe félicité pour son intelligence et le 1è est félicité pour son sens de l’effort. 2è round avec 1 séries de puzzles. La série 1, ce sont les mêmes puzzles. La série 2 sont des puzzles plus compliqués. 90% du groupe encouragé pour son sens de l’effort choisira la série 2, la plus difficile. La majorité du groupe complimenté pour son intelligence, choisira la série 1, les puzzles faciles.

Les talents et compétences

Expérience 2 listes (paper board)

–       (LISTE 1) : Comportements adoptés par nos enfants que nous trouvons difficiles (à la maison, à l’école…)

Quels sont les défis et les difficultés que nous rencontrons en tant que parents ou éducateurs ?

–       (LISTE 2) : Quels sont les talents et compétences de vie que vous souhaitez pour vos enfants ? lorsqu’il quittera votre foyer ?

La liste 2 est un GPS, c’est notre destination. C’est là qu’on veut aller.

On va se servir de la liste 1 pour modéliser les compétences de la liste 2

 

Expérience Dire et Questionnement

–       1 volontaire pour jouer l’enfant

–       10 volontaires pour jouer parent ou enseignant (en rang)

Jane Nelsen nous invite à décider de ce que nous allons faire,

Pas de ce nous allons faire faire à nos enfants.

Et leur dire ce que nous attendons d’eux.

Façon de dire les choses, directes, brèves, claires

 

  1. Le cerveau de l’enfant

C’est bien beau tout cela, mais moi, quand je rentre du travail, d’une journée épuisante et que je trébuche sur le cartable de mon fils en rentrant chez moi… j’explose !!!!!! Et c’est bien naturel !!

Le scientifique Daniel Siegel / métaphore fonctionnement du cerveau / décoder nos comportements (voir la vidéo YouTube Le modèle du Cerveau dans la main de Daniel Siegel, démonstration faite par Nadine Gaudin).

Plus capable de réguler nos émotions, de réagir de manière appropriée, etc.

Outil : Temps de pause

Qu’est-ce qui vous permet de retrouver vos esprits de vous apaiser ?

On va prendre une douche, on va boire un café….

Si on a pété les plombs, aucun problème, on a montré à notre enfant qu’on n’était pas parfait. On utilise l’outil de la réparation.

  • Impliquer

Temps passé devant l’ipad à définir ensemble : Cela devient SON engagement, et non une règle à suivre (ou à enfreindre en cachette…)

  1. Conclusion

 

Expérience du Pouce

Pour aller plus loin…

  • Ateliers animés par des formateurs de parents, comme moi, ou d’enseignants.

7 séances de 2 heures, le soir, à raison d’une séance par semaine.

(230 euros par personne et 380 euros par couple)

  • Cafés thématiques
  • Les lois naturelles de l’enfant, Céline Alvarez. Ma bible

 

Merci ! et bienvenue sur le chemin de la DP !