Quand votre enfant vous dit « c’est lui qui a commencé », il vous dit : « j’ai tapé mais ce n’est pas ma faute, j’étais en self defense ». Il ne vous dit pas qu’il n’a rien fait, il vous dit qu’ils sont tous les deux coupables. Or notre tendance en tant que parents est de réprimer l’aîné car il doit montrer l’exemple, incarner la sagesse (surtout s’il a franchi la barre des 7 ans : « L’ÂGE DE RAISON » qu’il a entendu une petite centaine de fois depuis 364 jours, « ouf vivement les 8 ans qu’on me foute la paix ») et driver son petit frère ou sa petite soeur pour nous éviter de le faire.
Lors d’une dispute, soyons attentifs à bien écouter nos enfants car ils sont souvent pris en défaut dans une situation qu’ils croyaient juste or la justice est une valeur très forte chez l’enfant, mais restons dans les faits en respectant leur perception, leur vision du monde aussi différente soit-elle de la nôtre. Au-delà de la justice, ce qui est intéressant à transmettre et à leur apprendre est de sortir de cette triangulation « bourreau/victime/sauveur » en se positionnant dans la réparation. Une fois qu’ils se sont sentis écoutés, peu importe qui a commencé ou même qui est responsable, l’important est de trouver une solution pour, dans un premier temps réparer (s’excuser, nettoyer s’il y a eu de la casse) ensemble et dans un deuxième temps ne pas reproduire.
Jane Nelsen (Docteur en Psychologie Université de San Francisco) dit « Cherchons des solutions, pas des coupables ». Une maxime utile à nos enfants mais pas seulement. Elle est indispensable dans nos relations de couple, en entreprise, en famille… Concentrons toute notre énergie sur la réparation.
En entendant ses parents lui répéter qu’il se fiche de savoir qui a commencé mais que ce qu’il souhaite c’est de trouver ensemble comment on se sort de cette situation, l’enfant va petit à petit sortir de la délation, du rôle de victime, le parent ne prendra pas la posture de sauveur et tout le monde pourra en tirer un apprentissage constructif, chacun à sa place d’être humain responsable.
julie.renauld.millet@gmail.com