Eviter de faire pour l’enfant ce qu’il est capable de faire seul

Scène de la vie quotidienne d’une famille au petit-déjeuner :

« Gaspard, peux-tu me passer le miel, s’il te plaît ? » demande la mère à Gaspard.

Le père passe le miel à la mère, à la place de Gaspard (5 ans).

Gaspard se met à pleurer.

Le père, croyant bien faire, reste interloqué par une telle réaction qu’il pense disproportionnée.

Que s’est-il passé pour que Gaspard se mette à pleurer pour un simple pot de miel? Alfred Adler, psychiatre autrichien (1870-1937) dont les principes ont construit la Discipline Positive, explique que l’enfant naît avec deux besoins fondamentaux sur lesquels il cherche à se construire toute sa vie : appartenir et contribuer. Si le père passe le miel à la place de l’enfant, alors l’enfant ne peut pas assouvir ce besoin de contribuer et donc de se sentir appartenir à cette famille qui n’aurait pas besoin de lui, il est alors totalement découragé et il l’exprime comme il le peut à cet âge : des cris, des pleurs.

Par ces simples gestes de la vie quotidienne, l’enfant peut être encouragé ou… découragé. Dès lors que le parent en a conscience, il a la possibilité de nourrir ces deux besoins qui sont parfois très accessibles. En le laissant donner le pot de miel lui-même comme sa maman le lui a demandé, le parent nourrit non seulement son besoin de contribuer et d’appartenir mais il lui montre également qu’il en est capable. En donnant le pot de miel à sa place, le message peut être interprété par l’enfant comme « tu n’es pas capable, laisse, je vais le faire ». C’est anodin mais tellement constructif pour l’enfant!

Julie Renauld Millet, thérapeute systémique et coach Parents Enfants

 

 

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s